Limiteur de vitesse, enregistreur de données d’accident, système de freinage d’urgence ou de maintien de la trajectoire : une quinzaine de nouveaux équipements d’aide à la conduite automobile (ADAS) devraient, suivant la décision de la Commission européenne, faire leur apparition sur nos véhicules neufs à l’horizon 2022.
Pour en savoir plus sur ces dispositifs de sécurité, on fait le point sur les ADAS (Advanced driver-assistance systems).
ADAS (Advanced driver-assistance systems) : c’est quoi ?
À l’image de l’ABS (anti-blocage des roues) ou du correcteur électronique de trajectoire, les ADAS sont ces systèmes d’aide à la conduite qui équipent de façon croissante nos véhicules.
L’objectif de ces nouvelles technologies ? Pallier les défaillances du conducteur, optimiser le niveau de sécurité sur la route et garantir un meilleur confort de conduite.
Prémices de la voiture autonome, les ADAS ont le mérite de contribuer à réduire le risque sur la route tant pour le conducteur que les passagers, les piétons, les cyclistes et les autres usagers.
Les ADAS qui équipent déjà nos voitures
Airbags, avertisseur de somnolence, régulateur de vitesse : de nombreux ADAS équipent déjà nos voitures.
Ces dispositifs obligatoires ou optionnels répondent à deux types d’objectifs complémentaires : la sécurité active (visant à anticiper l’accident ou à limiter son l’impact) et la sécurité passive (visant à réduire la gravité de l’accident).
Les aides à la conduite automobile pour la sécurité active :
- l’ABS (anti-blocage de roues lors d’un épisode de freinage intense)
- l’EBD (répartiteur électronique de freinage répartissant le freinage à l’avant et à l’arrière)
- l’AFU (aide au freinage d’urgence)
- l’ESP (électro-stabilisateur programmé, contrôlant la trajectoire dans un virage serré ou sur sol glissant)
- l’alerte de franchissement de ligne (système aidé d’une caméra capable de détecter les lignes continues ou discontinues et leur franchissement involontaire)
- le régulateur de vitesse (maintenant une vitesse préprogrammée de façon constante)
- le système anti-patinage connu sous le nom d’ASR (Acceleration Slip Regulation), TCS (Traction Control System) ou ASC + T (Automatic Stability Control plus Traction)
- le radar de régulation de distance (ajustant la vitesse du véhicule de façon automatique en vue de maintenir les distances de sécurité)
- le système anti-collision(avertissant le conducteur ou freinant automatiquement en cas de collision imminente grâce à un radar mesurant la distance entre les véhicules et la vitesse d’approche)
- la surveillance d’angle mort(détectant les mouvements dans l’angle mort à droite ou à gauche)
- la gestion des feux de route(système optimisant la visibilité de nuit en adaptant automatiquement l’éclairage du véhicule en fonction des véhicules précédents ou venant de face)
- le témoin de ceinture(signal sonore avertissant que la ceinture est bouclée)
- le TPMS (pour Tire Pressure Monitoring System ou contrôle automatique de pression des pneusalertant l’automobiliste lorsqu’un ou plusieurs de ses pneus sont sous-gonflés).
Les aides à la conduite automobile pour la sécurité passive :
- les airbags intérieurs (pour le conducteur et les passagers) ou extérieurs (pour le piéton percuté)
- le prétensionneur de ceinture de sécurité (servant à rétracter la ceinture de sécurité en cas de choc de sorte que le corps reste plaqué contre le siège)
- les barres de protection latérales
- les arceaux de sécurité (à déploiement automatique sur les cabriolets)
- le E-call (en cas d’accident grave, la voiture donne l’alerte et transmet les coordonnées GPS permettant la géolocalisation de l’accident)
Les systèmes bientôt obligatoires selon la Commission européenne
Pour faire baisser le nombre d’accidents de la route causés majoritairement par une erreur humaine, la Commission européenne a adopté le 16 avril 2019 une mesure visant à renforcer la sécurité des véhicules commercialisés au sein de l’UE.
C’est ainsi qu’à l’horizon 2022 – 2024, tous les véhicules neufs devront intégrer les ADAS suivants :
- le freinage d’urgence avancé (un système déjà mis en place dans les camions et les bus, capable de détecter une collision imminente et d’activer automatiquement et de façon amplifiée le freinage d’un véhicule)
- l’éthylotest anti-démarrage (les constructeurs ne sont pas contraints d’installer ce dispositif, mais ils doivent faciliter son installation)
- la détection de la somnolence et de l’attention (avertisseur de somnolence et de perte d’attention du conducteur rendu possible grâce à une caméra analysant les mouvements du visage)
- la reconnaissance ou la prévention des distractions
- l’enregistreur de données d’événements (sorte de boîte noire du véhicule, enregistrant l’ensemble des informations utiles en cas d’accident telles que la position géographique du véhicule ou sa vitesse)
- le signal d’arrêt d’urgence (signal lumineux indiquant aux autres usagers que le véhicule freine brusquement)
- l’amélioration des ceintures de sécurité
- l’élargissement de la zone d’impact de la tête pour les piétons et les cyclistes – verre de sécurité – en cas d’accident
- la protection renforcée contre les chocs de la tête (capable d’atténuer en cas de collision les blessures des usagers vulnérables, tels que les piétons et les cyclistes)
- l’assistance intelligente à la vitesse (système adaptatif et intelligent capable de maintenir les distances de sécurité et d’adapter la vitesse selon les panneaux de signalisation. Le dépassement des limites de vitesse est signalé, sans réduire pour autant la vitesse du véhicule)
- l’aide au maintien de la trajectoire (système d’urgence de maintien de la trajectoire)
- la protection des occupants en cas de choc latéral
- la caméra de recul ou système de détection
Explications de la commission européenne…
Pour expliquer cette mesure, la commissaire européenne Elżbieta Bieńkowska a déclaré : « Chaque année, 25 000 personnes perdent la vie sur les routes d’Europe. Dans la grande majorité des cas, ces accidents sont dus à des erreurs humaines. (…)
Grâce aux nouveaux dispositifs de sécurité avancés qui deviendront obligatoires, nous pouvons obtenir le même type de résultat qu’avec l’introduction initiale des ceintures de sécurité. Bon nombre des nouveaux dispositifs sont déjà en place, en particulier sur les véhicules haut de gamme. Il s’agit maintenant de relever uniformément le niveau de sécurité, et de préparer le terrain pour la mobilité connectée et automatisée du futur. »