Adieu tickets, contrôleurs et amendes ! Les transports en commun gratuits ne sont plus une utopie mais une réalité testée par plusieurs villes ou métropoles.
Une belle idée pour réduire la pollution de l’air autant que les dépenses du mois ? Alors que le projet de loi mobilités repasse au Parlement et au Sénat à la rentrée, la question mérite pourtant encore d’être posée : pour ou contre la gratuité ?
Pour vous faire un avis, Chacun sa Route fait le point sur ces initiatives et leurs premiers effets, en France et dans le Monde !
La gratuité, ça paye déjà !
Et pour cause, les arguments en sa faveur “roulent” à priori de source !
Pour les communes et les collectivités locales, la gratuité est d’abord un geste politique fort. Privilégier les transports collectifs c’est contribuer à réduire le trafic automobile, fluidifier la circulation, améliorer la qualité de l’air, animer les centres villes et redynamiser l’économie ou encore créer de l’équité sociale en favorisant la mobilité pour tous et donc le pouvoir d’achat. C’est aussi bien sûr, frapper les esprits grâce à l’effet psychologique “c’est gratuit” !
Aujourd’hui, plus de 30 communes françaises ont déjà adopté la gratuité.
En voici 2 exemples inspirants :
À Châteauroux, depuis 2001, les déplacements en bus sont passés de 2% à 4%, ce qui a permis d’éviter l’émission d’environ 260 tonnes de CO2 dans l’atmosphère (un Français émet en moyenne 7,5 tonnes d’équivalent CO2 par an). Moins de pollution, voilà donc un vrai plus !
À Dunkerque, marquée par une forte activité industrielle et une partie de la population précarisée, l’élan vers le bus gratuit s’est aussi confirmé. Car si les tarifs étaient déjà ajustés selon les revenus, l’abonnement, même réduit, restait trop cher pour beaucoup. Moins d’inégalité, encore un plus !
Et pour ces communes, moderniser le réseau était de toutes façons un impératif, afin d’anticiper sur les urbanisations futures et la mobilité de demain. Un défi d’avenir donc… dont la gratuité est l’un des éléments clés !
On est pour… pour plein de bonnes raisons !
Moins de monde en même temps !
Source d’équité et d’air pur, une gratuité “planifiée” sert aussi à désengorger les lignes. C’est le cas à Chengdu, en Chine, où les transports collectifs sont gratuits de 5 à 7 heures du matin afin d’inciter les usagers à se rendre plus tôt au travail.
Moins de bouchons !
À Calgary, au Canada, où le tramway est gratuit dans le centre-ville, on cherche d’abord à réduire le trafic automobile, tout comme à Tallin, la capitale de l’Estonie, qui a fait baisser les embouteillages de 15% en un an.
Moins de frais inutiles !
Pour ses défenseurs, la gratuité permettrait également de réaliser des économies en éliminant les frais de lutte contre la fraude et de commercialisation des billets.
LE CHIFFRE
En France, à ce jour, seuls 2 % de la population desservie par des transports en commun bénéficient de la gratuité totale.
La gratuité, c’est trop cher ?
Certains estiment que la gratuité dans les villes de plus de 50 000 habitants, c’est compliqué ! Car pour elles, le prix du billet compte vraiment : en Ile de France cela représente 40% du financement, c’est beaucoup !
Se priver de cette source ferait baisser la qualité et le confort des transports, augmenterait les impôts locaux et la participation des entreprises !
De grandes villes américaines, comme Austin, Seattle et Portland sont même revenues au payant pour remplir les caisses.
L’automobiliste aime sa voiture !
Beaucoup rient ouvertement si vous leur dites que les automobilistes vont comme par magie sauter dans le premier bus venu ! Et l’Adème confirme : si on prend 2 fois plus le bus depuis la gratuité, c’est surtout dû à la hausse de fréquentation des “déjà” usagers… et pas grâce à d’hypothétiques automobilistes convertis.
On ne change pas un-e automobiliste convaincu-e… même quand c’est gratuit !
La gratuité sature le réseau…
La gratuité peut attirer du monde (sauf les automobilistes on l’a dit). Et hop, nous voilà serrés comme des sardines ! Les fidèles utilisateurs se sentent lésés et cela crée de la frustration et de l’énervement. C’est en tout cas une théorie.
… Et “serait” source d’incivilités !
Pour certains, ce qui est gratuit n’a pas de valeur. Et forcément, quelques-uns pensent qu’une horde de malotrus se livreront aussitôt à d’innommables incivilités. À Dunkerque pourtant, celles-ci ont baissé les week-ends, la gratuité ayant “introduit de la mixité sociale grâce aux familles”.
La gratuité freine le vélo et la marche !
Elle aurait ainsi un effet pervers insoupçonné en incitant marcheurs et cyclistes à prendre le bus, et donc à négliger les aspects positifs de la marche et du vélo sur la santé.
… Et vous ?
Faites-vous partie de celles et ceux qui pensent que la gratuité c’est bon pour l’économie en redynamisant les centres villes et en réduisant accidents, embouteillages, pollution et problèmes de santé ?
Ou comme d’autres au contraire vous pensez que la gratuité va faire baisser qualité et confort, augmenter les impôts sans pour autant réduire la circulation automobile…
D’ailleurs peut-être avez-vous eu l’occasion de la tester dans votre ville ?
Chacun sa route vous invite à nous rejoindre et échanger vos idées et commentaires sur facebook et instragam. Venez vite, là aussi c’est gratuit !