Et si on était tous de futurs covoitureurs du quotidien…
Lorsque l’on blablate covoiturage, on pense immédiatement Blablacar en y associant moyens ou longs trajets, pour un week-end ou des vacances. Pourtant aujourd’hui, le covoit’ c’est aussi pour les trajets de tous les jours …et ça s’appelle parfois du « court-voiturage »
Bosseurs, bosseuses, marre du métro et de la voiture solo ?
…Ça tombe bien, nous sommes de plus en plus nombreux à pratiquer le covoit’ d’entreprise. Un trajet partagé qui permet de désengorger les réseaux routiers et donc de faire un petit geste pour la planète par la même occasion. Ok, il y a toujours des bouchons mais c’est quand même plus agréable de papoter pendant que nous sommes bloqués ! Cette tendance a vu le jour en région parisienne (le paradis des embouteillages) et elle est devenue pour beaucoup une option économique puisque certains économisent jusqu’à 3 euros par jour (sur 40 trajets par mois, ça devient intéressant non ?) et aussi plus conviviale puisqu’on ne part plus au boulot en solitaire.
Seul bémol : contrairement au covoiturage longue distance où l’on trouve toujours des offres et des demandes, la difficulté ici est de trouver le trajet idéal qui ne nous fera pas perdre de temps, ni faire de détour. Pour en profiter en entreprise, les covoitureurs gagneraient à se faire connaître via des mails groupés ou pourquoi pas créer un point covoiturage avec inscription près de la machine à café.
Le « court voiturage », un tout nouveau marché
Avec environ 18 millions de trajets par jour, la mobilité mobilise toute l’imagination des start-up. Petit tour des solutions de covoit’ : Commençons par l’appli déjà utilisée par 500 000 Français : Blablalines, pas besoin de vous préciser qui se cache derrière cette nouvelle plate-forme lancée en avril 2018. Il suffit de renseigner son agenda en avance avec tous les trajets que nous allons effectuer pour avoir la possibilité de trouver des passagers. Il y a aussi l’appli OuiHop qui se définit comme « l’auto-stop connecté », ici pas de tarif à la course mais un forfait mensuel de 2 € pour des trajets illimités. Ou encore Klaxit qui propose aux collectivités et aux entreprises situées en zones périurbaines de pallier l’absence de transport en commun en offrant aux salariés un service de covoiturage. Enfin, le site karos.fr affiche lui clairement sa volonté de proposer du trajet domicile-travail.
Tout le monde s’y met !
Côté collectivités locales, de très nombreuses municipalités invitent leurs habitants à covoiturer en leur proposant des plateformes dédiées ou en installant des aires de parking dédiées, notamment en campagne. Parmi ces innombrables exemples, voici des initiatives dénichées à Vence, Bouguenais, ou Marcq-en-Barœul. Ces communes s’engagent ainsi en faveur de l’environnement, tout en tentant de réduire les problèmes liés à la circulation et au stationnement. Les élections municipales sont pour l’an prochain, n’hésitez pas à inciter votre maire à faire avancer le sujet !
Autres impliqués : les acteurs du transport public tels que la SNCF avec sa solution IDVroom, ou les régions avec les exemples d’ILEVIA, en métropole lilloise ou de FLUO (Région Grand Est) qui proposent également des plateformes pour mettre en relation les covoitureurs. À vous de trouver les bons co-compagnons de route !
Vrai changement sociétal ou simple effet de mode ?
Pour certains, le covoiturage urbain n’a pas d’avenir, comme l’explique Nicolas Louvert directeur de l’Institut de recherche spécialisé dans les mobilités : « Contrairement à la longue distance, il est compliqué de créer un modèle qui permettent aux usagers de trouver le trajet « porte à porte » qui ne leur fasse pas perdre de temps et surtout ce n’est pas encore un réflexe, conséquence : les start-up se lançant dans l’aventure ont énormément de mal à passer la taille critique pour se développer. L’objectif est de convaincre piétons et automobilistes d’adopter cette nouvelle manière de se déplacer. Il faut pour cela réussir à recruter un maximum de voitures et multiplier les propositions de trajets pour pallier la demande des usagers habituels des transports en commun. »
Il est aussi nécessaire selon Franck Rougeau, PDG de OuiHop, de récompenser les automobilistes pour leur « acte citoyen » avec des offres partenaires ( parkings gratuits, bons d’essence…). Des initiatives qui doivent nous donner envie de changer nos habitudes.
Mais a-t-on vraiment besoin d’une récompense pour adopter une nouvelle manière collaborative de se déplacer plus écologique et plus économique ?
Bonnes ou mauvaises, venez nous parler de vos propres expériences de court-voiturage sur facebook !