Lorsqu’on parle des marques de grand luxe, on pense spontanément à des constructeurs anglais ou allemands. Il faut savoir que la France a autrefois brillé dans ce domaine, et Facel Vega était un fier représentant de notre pays. Redécouvrons ensemble l’histoire de cette marque !
Facel, un succès à la française
Tout commence en 1939 avec la création de la société Facel – acronyme de « Forges et Ateliers de Constructions d’Eure-et-Loir ». En cette période, l’effort de guerre prime et Facel servira de sous-traitant pour la construction aéronautique. Dès la fin de la guerre, l’entreprise changera de secteur et passera à l’automobile ! Sortiront alors de l’usine des Simca Sport, des Panhard et même quelques Ford Comète, sans compter de multiples pièces de carrosserie.
Mais Jean Daninos, le directeur technique de Facel, veut aller plus loin. Pour démontrer l’excellence de sa société, il décide en 1951 de créer un coupé luxueux, qu’il baptise Bentley Cresta II –fruit, vous l’aurez compris, d’un partenariat entre Facel et la marque britannique. L’année suivante, c’est décidé, Jean Daninos va créer son propre modèle. Et pour cela, il faut un moteur !
Aucun bloc français ne lui convenant, il se tourne vers les Etats-Unis et déniche un bon V8 Chrysler. Il faut ensuite un nom… Pierre Daninos, le frère de Jean, suggère le nom de l’étoile la plus brillante de constellation de la Lyre : Vega. Et c’est au salon de Paris 1954 qu’est présentée la Vega « construite par Facel », qui remporte un succès d’estime immédiat. Il faut dire qu’avec ses performances, son style unique et la qualité de ses matériaux, elle marque le paysage automobile.
L’évolution de Facel en Facel Vega
Dès lors, Facel devient Facel Vega et enchaîne les nouveautés. En 1956, la marque présente l’Excellence, une berline aux quatre portes antagonistes, libérée de tout montant central. Là encore, luxe et performances sont de premier ordre. On retrouve notamment des V8 proposant entre 335 et 390 ch. En 1958 arrive la HK500, probablement le modèle le plus connu de la marque. Sûrement à cause de son titre de coupé quatre places le plus rapide au monde (à 237 km/h) ou parce que des pilotes célébrissimes, tels que Stirling Moss ou Maurice Trintignant, l’adoptent au quotidien…
Facel Vega jouit alors d’une image en béton armé. Jean Daninos en profitera pour présenter en 1959 la Facelia, dont le 4 cylindres est étudié en interne. Et c’est le début des ennuis… Ce moteur se révèle en effet bien peu fiable. Facel Vega prend alors la décision de le remplacer par le moteur de la Volvo P1800, mais trop tard : les ventes reculent et les pertes s’accumulent. Facel Vega doit se résoudre à se mettre en liquidation en juillet 1962. La société sera alors gérée par une filiale de Sud Aviation, qui jettera l’éponge en octobre 1964. C’est la fin de Facel Vega.
Que retenir donc de cette belle aventure ? Que Facel Vega fut le dernier constructeur de luxe en France, tout simplement. Mis à part peut-être la Citroën SM, il n’existe tout simplement pas de propositions aussi belles et avant-gardistes que les 2 900 modèles sortis des chaînes en dix ans. Terminons sur une note positive : si le vrai luxe automobile à la française a existé, pourquoi ne reviendrait-il pas ?
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