Novembre, c’est le mois anniversaire de l’armistice de 1918 qui marque la fin de la “grande guerre ». Et cette année, nous célébrons son centenaire ! Comme nous le savons, dès le 1er août 1914, la mobilisation générale de près de 4 millions d’hommes marque également la première mobilisation industrielle du pays. L’occasion de découvrir les avancées de l’automobile pendant la Grande Guerre !
La première guerre mondiale est en effet le premier conflit qui voit l’automobile avoir un rôle crucial, et qui va faire faire des pas de géants à cette jeune industrie.
Petites histoires au cœur de la grande Histoire
Avant guerre, l’industrie automobile est déjà en route !
Secteur parmi les plus influents depuis le début du 20ème siècle, l’automobile est déjà en plein essor à l’époque. De 250 000 automobiles en 1907, on passe à 500 000 en 1914 avec l’apparition de la Ford T produite par l’industriel américain Henry Ford.
En France, dès 1912, Renault succombe également au “taylorisme” appliqué par Ford (méthode dite d’organisation scientifique du travail) pour produire des voitures de plus en plus nombreuses. En ce début de siècle, ça roule donc déjà pour l’auto !
Pendant la guerre, l’automobile devient un maillon essentiel
Le 3 août 1914, la guerre est déclarée ! Le conflit va vite se mécaniser (même si au tout début on ne compte que … 170 véhicules à moteur) : les automobiles, camions et tracteurs y joueront un rôle de plus en plus important.
Les soldats, qui avaient l’habitude d’utiliser le cheval ou de marcher, profitent désormais de ces nouveaux engins pour se déplacer plus rapidement, transporter facilement le matériel, les vivres, mais aussi les blessés grâce à des camions ambulances spécialement aménagés.
Même s’il n’efface pas tout de suite les autres modes de transport, ce moyen de se déplacer, moderne et innovant, va se développer à grande vitesse…
L’automobile pendant la Grande Guerre : les fameux taxis de la Marne !
Le grand moment dont la voiture devient l’héroïne est le fameux épisode des « taxis de la Marne » ! C’est là que les responsables de l’armée se rendent vraiment compte du potentiel offert par des véhicules capables de se mouvoir sans traction animale.
Souvenez-vous : septembre 1914, pour contrer l’avancée des troupes allemandes qui menacent la capitale, les Français réquisitionnent 600 taxis parisiens. Majoritairement des Renault AG1 Landaulet, ils achemineront près de 3 000 soldats jusqu’au front, à 100 kilomètres de Paris.
Paris est sauvée grâce à cette initiative. Il s’agit de la première utilisation d’envergure de l’automobile dans la guerre.
L’automobile devient alors un engin de guerre
L’automobile se militarise totalement et devient capable de se mouvoir sur (presque) tous les terrains. Elle s’adapte notamment pour devenir des chars et automitrailleuses.
Au départ, ce sont de simples Rolls-Royce Silver Ghost équipées de panneaux blindés qui montent au front au sein des troupes britanniques. Chaque camp développe ensuite des armes nouvelles, dont le terrible char de combat.
En effet, la guerre étant vite devenue une guerre de tranchées, on a dû chercher comment passer les barbelés et avancer dans le “no man’s land” sur un terrain défoncé par l’artillerie. Le premier tank français fut le Schneider CA1 dès 1915, suivi par le Saint-Chamond en 1916. Saint-Chamond, côté moteur, c’est un quatre cylindres Panhard Levassor sans soupapes d’une puissance de 90 cv, accolé à une transmission électrique Crochat-Colardeau pour une conduite souple et rapide… le tout à une vitesse de pointe de 12km/h !
Un moyen de transport décisif
Le transport du matériel et des hommes est assuré par les camions. Ils sont créés par les grands constructeurs français, Berliet, Renault, Peugeot, Panhard, De Dion Bouton, Rochet-Schneider…
Rien que pour alimenter le front de Verdun, on met en mouvement une noria de 3 900 véhicules dont 3 500 camions Berliet. Sans pare-brise, avec juste un capot pour le moteur et une petite toile pour le chauffeur, équipés de roues en bois ou de roues à bandages de caoutchouc dur (l’ancêtre du pneu), ces dinosaures mécaniques roulent à 15km/h, difficilement mais sans interruption, dans la boue et les ornières.
D’août 1914 à novembre 1918, les services automobiles transporteront ainsi près de 26 millions de tonnes de matériel. Seront transportés également 1,6 million de tonnes de viande, 24 millions d’homme et plus de 10 millions de blessés…
On a coutume de dire que l’automobile a ouvert la route vers la victoire. A noter qu’à partir d’août 1914, Renault reçoit l’ordre de fabriquer des obus pour l’armée. Les ouvrières, principalement, produiront 2 millions d’obus pendant la guerre. Début 1918, les femmes représentent un tiers de l’effectif des usines Renault de Billancourt.
Un nouveau départ après la guerre
Plutôt que de réquisitionner les entreprises pour soutenir l’effort de guerre, le gouvernement français a préféré faciliter leur essor. (Au sortir du conflit, celles-ci s’engageront sur la voie d’une ère nouvelle.) Ce qui leur a réussi !
De 500 000 véhicules circulant dans le monde entier en 1914, on passe à 50 millions avant 1939. Ce chiffre atteint aujourd’hui le milliard d’unités.
La Grande Guerre fut une période essentielle de notre histoire comme de celle de l’automobile… Mais l’évolution de ce domaine ne s’arrête pas là !
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