De nombreux garages proposent maintenant la pose d’un boitier bioethanol sur les véhicules essence d’après 1998. Mais qu’est-ce que cela représente pour les émissions de gaz à effet de serre générés ? Pour les particules fines émises ? Et pour les économies pécuniaires réalisées ?
Car le bioéthanol, c’est un peu la fricadelle de l’automobile : tout le monde sait ce qu’il y a dedans… Mais personne ne le dit. Alors faisons le point sur ce qu’il contient réellement et ses apports pour notre environnement, les usagers et leur portefeuille.
Commençons par le début !
Avant tout, petit rappel, le Superéthanol-E85 que l’on rencontre à la pompe est un carburant qui contient entre 65 et 85% d’éthanol. Le pourcentage restant est constitué de Sans Plomb 95. Voici d’ailleurs un petit tableau récapitulatif de la concentration d’éthanol selon le carburant pour véhicule essence.
Carburant |
SP95 et SP98 | SP95 E10 | E85 |
% d’éthanol | 5% | 10% |
entre 65 et 85% |
Cet éthanol est en fait tout simplement de l’alcool ou encore appelé alcool éthylique. C’est celui-là même que l’on retrouve dans les boissons alcoolisées, les peintures, les encres, et aussi pour le nettoyage et la désinfection… Et bien d’autres usages encore, particulièrement dans l’industrie.
D’où vient-il ?
Tout cet éthanol est généralement fabriqué à partir de betterave, de canne, de raisin ou de pomme, bref tout ce qui fait du sucre. C’est la méthode la plus efficace. Son seul défaut est de nécessiter une culture dédiée.
Mais il est également possible de créer de l’éthanol à partir de résidus de cultures tels que les feuilles, la paille et d’autres “restes” de l’agriculture : bois, taillis, déchets végétaux. Bien que moins efficace, cette source est appréciable du fait qu’elle n’occupe pas de champs dédiés. Ainsi on n’utiliserait que ce qu’on appelle des sous-produits d’autres domaines, laissant aux champs leur usage premier : la production alimentaire.
Fait important également, c’est que 100% du bioéthanol de France est lui-même fabriqué en France. Du local comme on l’aime ².
Bon pour la planète ?
L’éthanol, en comparaison à l’essence classique, émet entre 50 et 70% moins de Gaz à effet de serre. Sachant que le transport représente un quart des émissions à l’échelle mondiale, réduire ces émissions est extrêmement impactant.
En parlant de ces transports, revenons sur le made in France de tout ce bio-éthanol. Le fait qu’il soit local permet également de réduire le quota de transport. On évite en effet les déplacements nécessaires à amener le pétrole depuis son point d’extraction à son lieu de distribution, en passant par la transformation. Ici l’éthanol fait tout son cycle de vie dans le pays qui le consomme, ce qui ajoute une couche de réduction au fameux transport polluant.
Enfin le bioéthanol est renouvelable. Bien que la “fin” du pétrole ne soit plus d’actualité étant donné tous les nouveaux gisements découverts ces dernières années, il n’en reste pas moins que le pétrole est une ressource fossile, qui a une quantité fixe sur terre et qui, une fois cette quantité consommée, ne pourra pas être produite.
Il est donc pertinent de trouver des alternatives qui nous permettent, à nous et aux générations suivantes, de pouvoir conserver notre mobilité. Mais sans avoir à changer de véhicule, bien sûr. Parce qu’en fabriquer de nouveaux, ça aussi, ça consomme !
La santé, la liberté et l’emploi, rien que ça !
En ce qui concerne l’air que nous respirons, le bioéthanol fait des prouesses : 90% d’émissions de particules fines en moins. Or, comme précisé dans l’article sur l’éco-contrôle, ces particules sont responsables de nombreux problèmes de santé à long terme. Alors diviser par dix leurs émissions, c’est vraiment quelque chose !
En plus de ça, c’est également 30% d’oxydes d’azote rejetés en moins. “Oxyde d’azote” c’est peut être du chinois pour vous, mais tout ce qu’il faut retenir c’est que moins il y en a, mieux c’est.
Donc un air de meilleur qualité, mais aussi plus de liberté. Lorsque vous installez un boitier bioethanol sur votre véhicule essence, comme on peut le faire chez Norauto, alors vous pouvez faire le plein avec du E85. Mais vous pouvez toujours faire le plein de SP95 et SP98 !
Le boitier bioethanol a donc deux gros avantages en comparaison aux véhicules électriques :
- Le premier est qu’il n’y a pas besoin de changer de voiture, ce qui est très important étant donné les énergies et ressources naturelles qu’il faut pour construire celle-ci.
- Le second est qu’il est toujours possible, si jamais il n’y a pas (encore) de borne E85 sur une station, de faire le plein.
Enfin, comme nous l’avons dit, le bioéthanol est 100% Français. Ce qui implique que la filière produit les emplois en France également. Cela change beaucoup du pétrole pour lequel tout se passe à l’étranger, souvent très, très loin.
Des économies à long, moyen et court terme !
L’installation d’un boitier bioethanol coûte en moyenne 1000€, avec un prix qui démarre à 699,90€. Mais le carburant, lui, coûte seulement entre 65 et 70 centimes, soit en moyenne 50% de moins que les carburants conventionnels. Alors même en prenant en compte les 20% de surconsommation, il est possible de rentabiliser son achat au bout de 15.000 kilomètres. Ce qui est à peine un peu plus que la moyenne annuelle Française (13.000 km/an).
Pour pouvoir faire le calcul, comptez environ 500€ d’économie tous les 13.000 kilomètres.
Source : https://www.bioethanolcarburant.com/superethanol-e85/
En plus de ces économies, la carte grise peut également, selon les départements, être à moitié prix voir même gratuite. Un point non négligeable lors de l’achat d’un véhicule d’occasion équipé.
Comme toujours, il faut parler de solutions au pluriel, et le boitier bioethanol en est une parmi d’autres. Il a néanmoins de nombreux avantages qui peuvent correspondre à votre situation et à vos principes. Si c’est le cas, n’hésitez pas à aller dans le centre Norauto agréé le plus proche pour savoir si votre véhicule est compatible et pourquoi pas sauter le pas !