Faites chauffer le moteur, nous vous emmenons sur la Nationale 7 ! De Paris à Menton, celle qu’on appelait la « route du soleil » sillonne une France bucolique et rurale où il fait bon se perdre.
« De toutes les routes de France d’Europe
Celle que j’préfère est celle qui conduit
En auto ou en auto-stop
Vers les rivages du Midi
Nationale 7
Il faut la prendre qu’on aille à Rome à Sète »
Immortalisés par Charles Trenet, la Nationale 7 et ses 1 000 km traversant la France du Nord au sud symbolisent les Trente Glorieuses, les congés payés et l’essor du tourisme. Seul axe reliant Paris à la Côte d’Azur, la RN7 (ancienne voie romaine, puis route impériale et royale) est jusqu’à la fin des années 60 le témoin privilégié des départs en vacances à bord des mythiques 4L, 2 Chevaux, DS, Dauphine, Vedette, Juvaquatre et Panhard. Aujourd’hui déclassée en départementale sur la majeure partie de son tracé, elle ne porte plus le nom de Nationale 7 mais n’en finit pas d’attirer les nostalgiques et les amateurs de slow road-trip à la française.
Paris – Valence : 2 itinéraires et un chemin de traverse
1 000 km, c’est à quelque chose près la longueur de la Nationale 7, qui a inspiré son jeu des 1 000 bornes à Edmond Dujardin au tournant des années 50. Symboliquement, elle démarre du point 0 des routes de France sur le parvis de Notre-Dame et finit à Menton, au bord de la Méditerranée. Au-delà de la frontière italienne, l’ancienne Via Aurelia succède à la N7 et file vers Rome en longeant la côte. Il est temps de boucler votre ceinture et prendre la direction de la porte d’Italie où commence un périple qui à la « grande époque » pouvait durer plus de deux jours !
Vous voilà parti dans un premier temps pour Lyon : à vous de choisir maintenant quel itinéraire vous mènera jusqu’à la capitale des Gaules. Le premier itinéraire passe par Nevers, Roanne et Saint-Étienne. Le deuxième itinéraire traverse Auxerre et Chalon-sur-Saône. En choisissant la deuxième option, vous voyagerez en réalité sur la Nationale 6, une route chargée d’histoire, mais aussi d’automobiliste, notamment sur sa portion Chalon – Lyon.
Étape 1 : de Paris à Nevers
La banlieue disparaît au loin et laisse place à la forêt de Fontainebleau. Un détour par le château Renaissance bâti sous le règne de François Ier peut s’envisager. Avant d’atteindre Nevers, vous aurez parcouru la verdoyante vallée du Loing et dépassé Montargis, « la Venise du Gâtinais ». En vous éloignant un peu du tracé original, vous pourrez découvrir Briare, réputé pour son pont-canal sur la Loire. À Nevers, c’est la cathédrale Saint-Cyr-et-Sainte-Juliette, joyau du XIème siècle, et son Triptyque du Maître de Moulins (1498) qui vous attendent.
Étape 2 : de Nevers à Valence via Roanne et Lyon par la N7 ou la Route Bleue
La progression est rythmée par la traversée de Moulins et de l’Allier, suivi de Lapalisse et de Roanne. Après Tarare, capitale de la mousseline, les monts du Beaujolais se profilent.
En suivant la Route Bleue en direction de Saint-Étienne, le trajet franchit le Col de la République dans le massif du Pilat. Après avoir traversé le Rhône à Valence, c’est le midi qui commence.
En restant sur la Nationale 7, le périple passe par Lyon via Tassin-la-Demi-Lune. Une étape dans l’ancienne Lugdunum s’impose. À vous les balades dans les traboules de la Croix-Rousse et les pauses gourmandes dans les bouchons traditionnels. Pour quitter la capitale des Gaules, il faudra emprunter le tunnel de Fourvière et longer le Rhône en suivant l’ancienne via Agrippa. Valence n’est plus très loin !
Valence – Menton : de la Provence à la Riviera
Étape 1 : de Valence à Fréjus
À partir de Valence, la Nationale 7 plonge au cœur de la Provence. Pour rejoindre Montélimar et son Palais des bonbons et du nougat, on traverse la Drôme en saluant au loin les monts du Vivarais. Un stop à Piolenc ou à Orange peut être aménagé afin de découvrir le musée de la Nationale 7 ou l’arc commémoratif et le théâtre antique, deux monuments romains classés au Patrimoine UNESCO. Le road-trip s’enfonce toujours plus au sud pour déboucher sur Avignon, célèbre pour son Palais des Papes et son pont Saint-Bénézet. La prochaine halte est prévue sur le cours Mirabeau d’Aix-en-Provence, renommé pour ses élégants hôtels particuliers. Sur la route menant à Fréjus, avant ou après Aix-en-Provence, le mieux est de prévoir un crochet pour aller au-devant des villages de Lambesc, Tourves, Pourcieux ou la montagne Sainte-Victoire, chère au cœur de Cézanne. La route sillonne désormais la plaine des Maures dans le Var. Fréjus et la Méditerranée ne sont plus qu’à quelques tours de roue.
Étape 2 : de Fréjus à Menton
La Nationale déclassée en DN7 traverse l’Esterel, au cœur de paysages accidentés et de falaises rougeoyantes plongeant dans la Méditerranée. Ici, deux circuits permettent de profiter du spectacle : la Corniche d’Or, au-dessus de l’eau ou la N7 à l’intérieur des terres. À Cannes, on s’offre une arrivée triomphale sur la Croisette, le long de la baie des Anges. Puis on prend la direction d’Antibes et enfin celle de Nice avec sa célèbre Promenade des Anglais. De là, il ne reste plus qu’à rejoindre les trois Corniches pour ne plus jamais quitter la « grande bleue », jusqu’à la principauté de Monaco d’abord et la ville frontalière de Menton ensuite. C’est ici que le road-trip sur la Nationale 7 touche à sa fin. Pour résumer le sentiment de satisfaction après ce périple de 1 000 km à travers cinq régions, quinze départements et quelques-uns des plus beaux paysages de France, pourquoi ne pas laisser le mot de la fin à Charles Trenet ?
« On chante, on fête
Les oliviers sont bleus ma p’tit’ Lisette
L’amour joyeux est là qui fait risette
On est heureux Nationale 7 »
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