Route de la piscine, Boulevard Albert 1er… Les plus habitués reconnaitront les noms de rues de la fin du tour du Circuit de Monaco. Ce sont aussi les premiers hectomètres d’un mythe : la nuit du Turini, qui a marqué des générations de pilotes du Rallye Monte-Carlo.
Le Turini, un rêve pour les adeptes de l’automobile
Quel que soit le dessin choisi par les organisateurs, le début de cette « boucle » passe par le port de Monaco, direction le nord-est, la montée vers Castillon, puis Sospel. De là, les versions diffèrent selon que l’on attaque le col par Sospel, Lucéram ou La Bollène-Vésubie. Le Turini est un rêve pour les pilotes et les amoureux du sport automobile. Au sommet, à 1 607 mètres d’altitude, des milliers de spectateurs se massent pour suivre la dérive des concurrents, du WRC en janvier ou de l’historique début février. En slicks sur la neige, en clous sur l’asphalte, les figures ne sont jamais imposées, souvent improvisées.
Pourtant, le Turini n’est pas – à proprement parler – le passage le plus exaltant depuis l’habitacle d’une voiture. Pas plus que le Col de Braus, dont l’enchainement de lacets offre un point de vue immanquable aux photographes.
Non, pour ceux qui auront l’occasion d’un pèlerinage routier autour du Turini, un lieu doit composer l’itinéraire obligatoire. Sur une carte, il s’appelle simplement D54. Pour les amoureux du rallye, cette départementale définit le Col de l’Orme et le Col de l’Ablé.
Depuis le sommet du Turini, il faut prendre vers le sud sur la D2566, puis tourner à gauche vers Lucéram. La descente continue, la montagne à droite, le vide à gauche, seulement préservé par un mince parapet. Virages en aveugle, freinages à l’ombre, pierres dans les cordes, l’œuvre semble être signée par un organisateur de rallye à la recherche d’un moyen de mettre en avant les qualités du meilleur équipage.
Le Turini, à aborder avec précaution
À allure plus modérée, on peut se rendre compte de la difficulté de la discipline. Vision, compréhension des conditions, adaptation, réaction aux indications du copilote, tout doit donc être coordonné…
Première intersection, il faut plonger à gauche et entamer la montée vers le Col de l’Orme. Le panneau « Verglas fréquent sur 9 km » n’est pas inutile. Le ruban d’asphalte est étroit. Rouler au milieu de la route est un euphémisme, tant il est impossible d’être maître de ses trajectoires entre pierres et précipice. Le sommet est moins touristique que le Turini. Une bouche à incendie côté droit et direction la descente après un long virage à gauche. Deux lacets et la vitesse augmente : face au chrono, le rythme doit être totalement ahurissant.
À cette époque de l’année, les feuilles jonchent le sol. La suite est un enchaînement de montées et de descentes pour revenir au pied du fameux Col de Braus. Nous ne sommes qu’à une quinzaine de kilomètres à vol de d’oiseau du port de Monaco et les quatorze kilomètres de ce morceau de D21 couplé à la D54 vous prendront une bonne trentaine de minutes.
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